Résilience : Théories, Pratiques pour la Cultiver au Quotidien

La résilience : comment se relever et (re)construire sa vie après l’épreuve

La résilience désigne la capacité d’un individu à surmonter un traumatisme, une perte ou une période difficile pour retrouver un équilibre psychique, voire se transformer positivement à la suite de l’épreuve. Concept central en psychologie contemporaine, elle relie les dimensions biologiques, psychiques et sociales du développement humain.

Définition et origines du concept de résilience

Le terme résilience vient du latin resilire, signifiant « rebondir ». En physique, il désigne la capacité d’un matériau à résister à un choc sans se briser. En psychologie, cette notion a été popularisée par Boris Cyrulnik (2002), neuropsychiatre français, qui définit la résilience comme : « la reprise d’un nouveau développement après un traumatisme ».

Selon Emmy Werner (1995), pionnière des recherches longitudinales sur le sujet, certains enfants parviennent à se développer harmonieusement malgré des conditions adverses. La résilience dépend alors de facteurs de protection internes (estime de soi, optimisme, flexibilité psychique) et externes (présence d’un adulte, d’un proche bienveillant, environnement soutenant).

Les fondements théoriques de la résilience

Boris Cyrulnik et la « renaissance après le trauma »

Cyrulnik (2002) insiste sur le rôle des liens affectifs et du récit : la parole, le sens et la relation permettent de transformer la blessure en force. Pour lui, la résilience n’est pas innée mais se construit grâce aux rencontres, à l’attachement et à la symbolisation de la souffrance.

La psychologie positive et la croissance post-traumatique

Les psychologues Tedeschi & Calhoun (1995) ont introduit la notion de croissance post-traumatique : certaines personnes rapportent une évolution positive à la suite d’événements difficiles (nouvelle force intérieure, gratitude, redéfinition des priorités). Cette perspective rejoint les travaux de Martin Seligman sur l’optimisme et les forces de caractère (2002).

L’approche systémique et contextuelle

La résilience ne se réduit pas à un trait individuel : elle dépend aussi du contexte familial, social et culturel. Les relations soutenantes, la reconnaissance et les ressources sociales jouent un rôle essentiel dans le processus de reconstruction.

Comment pratiquer la résilience au quotidien ?

La résilience se cultive jour après jour. Voici quelques pratiques soutenues par la recherche en psychologie :

  • Pratiquer la gratitude : noter chaque jour trois choses positives renforce l’optimisme et le sentiment de compétence (Seligman, 2005).
  • Entretenir des liens soutenants : s’entourer de personnes bienveillantes permet de restaurer la confiance en soi et en autrui.
  • Accueillir ses émotions : reconnaître sa tristesse, sa colère ou sa peur sans jugement facilite leur transformation.
  • Donner du sens à l’épreuve : réfléchir à ce que l’expérience a appris ou révélé de soi aide à la symboliser.
  • Développer la pleine conscience : les pratiques de méditation favorisent la régulation émotionnelle et la flexibilité cognitive.

Le rôle de la thérapie dans le développement de la résilience

La psychothérapie offre un cadre sécurisant pour explorer la souffrance et reconstruire un sens à partir du trauma. Elle permet au sujet de devenir auteur de son récit plutôt que victime de son histoire.

Les approches thérapeutiques les plus impliquées :

  • Les thérapies narratives : elles aident la personne à reconstruire le récit de son histoire, à séparer son identité de l’événement traumatique et à redonner du sens à son vécu pour redevenir acteur/actrice de sa propre vie.
  • La psychothérapie analytique : elle aide à symboliser la douleur et à remanier les représentations de soi et de l’autre.
  • La thérapie cognitivo-comportementale (TCC) : elle apprend à identifier et modifier les pensées dysfonctionnelles liées au trauma.
  • Les approches humanistes et de pleine conscience : elles favorisent l’acceptation de soi et la reconnexion à l’ici et maintenant.

Le processus de résilience s’ancre donc dans la relation thérapeutique : c’est parce que le thérapeute crée un espace d’écoute et de sens que le sujet peut réécrire son histoire et retrouver une continuité interne.

En résumé : la résilience, un art de vivre

Être résilient, c’est ne pas nier la souffrance mais lui donner une place dans une histoire plus vaste. C’est transformer la blessure en apprentissage, la perte en mouvement, la peur en connaissance de soi. Comme l’écrit Cyrulnik : « Le malheur n’est pas une destinée, il est un événement de vie dont on peut se relever. »

La résilience n’est donc pas un état figé mais un chemin, celui de la reconstruction, de la relation et du sens.

Foire aux questions sur la résilience

Qu’est-ce que la résilience en psychologie ?

En psychologie, la résilience désigne la capacité d’une personne à surmonter une épreuve douloureuse, un traumatisme ou une période difficile pour retrouver un équilibre émotionnel.

La résilience est-elle innée ou acquise ?

La résilience n’est pas une qualité innéemais un processus dynamique qui se construit au fil du temps. Elle dépend à la fois de ressources internes (optimisme, estime de soi) et de soutiens externes (présence d’un proche, environnement bienveillant). Chacun peut la développer grâce à l’expérience, à la réflexion et parfois avec l’aide d’un thérapeute.

Comment développer sa résilience au quotidien ?

Pour renforcer sa résilience, il est recommandé de cultiver la gratitude, de s’entourer de personnes soutenantes, de pratiquer la pleine conscience et de donner du sens à ses expériences. L’écriture, la thérapie et les activités créatives peuvent aussi aider à transformer la douleur en apprentissage.

Quel rôle joue la thérapie dans le développement de la résilience ?

La thérapie offre un espace sécurisé pour exprimer la souffrance, comprendre ses émotions et reconstruire une continuité de soi. Le thérapeute accompagne la personne dans la mise en sens du vécu et la réécriture de son histoire, favorisant ainsi un processus de résilience durable.

Peut-on être résilient après un traumatisme sévère ?

Oui, même après un traumatisme majeur, la résilience est possible. Les recherches de Tedeschi et Calhoun (1995) montrent que certaines personnes développent une croissance post-traumatique : elles trouvent une nouvelle force intérieure, une plus grande empathie et un sens renouvelé à la vie. Ce processus nécessite toutefois du temps, du soutien et souvent un accompagnement thérapeutique.

Références bibliographiques (APA 7)

  • Cyrulnik, B. (2002). Un merveilleux malheur. Odile Jacob.
  • Seligman, M. E. P. (2002). Authentic happiness. Free Press.
  • Tedeschi, R. G., & Calhoun, L. G. (1995). Trauma and transformation: Growing in the aftermath of suffering. Sage Publications.
  • Werner, E. E., & Smith, R. S. (1992). Overcoming the odds: High-risk children from birth to adulthood. Cornell University Press.

Article rédigé par Sarah Maazouz, psychologue clinicienne – Tous droits réservés.

Transidentité : comprendre les enjeux psychiques

Comprendre la transidentité : enjeux psychiques et accompagnement thérapeutique

Qu’est-ce que la transidentité ?

La transidentité désigne le fait pour une personne de ne pas se reconnaître dans le genre qui lui a été assigné à la naissance. Être transgenre ne relève pas d’un trouble mental, mais d’une expérience intime et singulière du rapport au corps, à l’identité et au regard social.

Selon la Classification Internationale des Maladies (CIM-11) de l’OMS (2019), la transidentité n’est plus considérée comme un trouble psychiatrique, mais comme une incongruence de genre, déplacée dans la section “santé sexuelle”. Cette évolution marque une reconnaissance de la pluralité des identités de genre et la dépathologisation des vécus trans.

Identité de genre et construction psychique

L’identité de genre se construit dès la petite enfance, au croisement du biologique, du psychique et du social. Comme le souligne Stoller (1968), le genre s’élabore à travers une série de processus identificatoires complexes, où interviennent le rapport au corps, aux figures parentales et aux représentations sociales du masculin et du féminin.

Pour Judith Butler (1990), philosophe du genre, le genre n’est pas une essence mais une performance : il se construit dans les actes, les postures et les discours. Cette approche met en lumière le poids des normes sociales dans la construction identitaire, mais aussi la possibilité de s’en émanciper.

Dans une perspective psychanalytique, Colette Chiland (1997) évoque la transidentité comme un remaniement du sentiment d’identité de soi, parfois traversé par un conflit entre l’identité corporelle et l’identité psychique. La question du regard de l’autre et de la reconnaissance symbolique y est centrale.

Les souffrances psychiques liées à la transidentité

Les personnes trans peuvent traverser des souffrances profondes, liées à la dysphorie de genre, à la stigmatisation ou à la discrimination sociale. La dysphorie de genre renvoie à l’inconfort psychique ressenti lorsque le corps ou les signes sociaux du genre ne correspondent pas à l’identité vécue. Elle peut se manifester par :

  • une anxiété ou une dépression récurrente,
  • un rejet du corps ou un désir intense de transformation,
  • des troubles de l’estime de soi,
  • un isolement social ou familial.

Ces souffrances sont souvent aggravées par le manque de reconnaissance institutionnelle ou sociale, voire par des expériences de transphobie. Plusieurs études (Grant et al., 2011 ; Meyer, 2015) ont montré que le stress minoritaire subi par les personnes trans est un facteur de risque majeur pour la santé mentale.

Le rôle du psychologue dans l’accompagnement des personnes trans

La psychothérapie n’a pas pour objectif de “corriger” ou de “normaliser” l’identité de genre mais d’accompagner le sujet dans la reconnaissance et l’affirmation de soi. Elle offre un espace sécurisant et bienveillant pour explorer :

  • le rapport au corps et aux transformations physiques,
  • les conflits intérieurs entre identité intime et image sociale,
  • la peur du rejet familial ou social,
  • les traumatismes liés aux discriminations.

Dans cette démarche, le psychologue s’appuie sur une écoute non pathologisante, un respect absolu du vécu subjectif et une approche inclusive. Certaines approches thérapeutiques sont particulièrement aidantes :

  • La thérapie d’affirmation de genre (Budge et al., 2013), centrée sur la valorisation de l’identité et la résilience ;
  • L’approche humaniste (Rogers, 1957), favorisant la congruence entre soi vécu et soi perçu ;
  • Les approches psychanalytiques contemporaines, permettant d’élaborer les conflits internes et les enjeux de reconnaissance symbolique.

Retrouver une identité affirmée

Le processus de transition, qu’il soit social, hormonal ou chirurgical, ne constitue pas une fin en soi mais un chemin de subjectivation. La thérapie accompagne cette traversée pour que le sujet retrouve une unité interne, en accord avec son identité vécue. Cette affirmation de soi passe souvent par :

  • la reconstruction du narcissisme,
  • l’intégration du nouveau corps dans l’image de soi,
  • la réappropriation de la parole sur son histoire et son devenir.

La psychothérapie aide ainsi la personne trans à se reconnaître comme sujet, à trouver une place symbolique et sociale stable, et à vivre son identité dans la cohérence et la dignité.

Conclusion

La transidentité ne relève pas d’une pathologie, mais d’une diversité des expériences humaines du genre. Le rôle du psychologue est d’accompagner le sujet dans sa quête d’unité et de reconnaissance, en soutenant son droit à l’autodétermination et à une identité affirmée. C’est dans ce travail d’élaboration et de symbolisation que la personne peut retrouver une continuité psychique et s’épanouir pleinement dans son être au monde.

Références bibliographiques

  • American Psychiatric Association. (2022). Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders (5th ed., text rev.; DSM-5-TR). Washington, DC.
  • Butler, J. (1990). Gender Trouble: Feminism and the Subversion of Identity. Routledge.
  • Budge, S. L., Adelson, J. L., & Howard, K. A. S. (2013). Anxiety and depression in transgender individuals. Journal of Consulting and Clinical Psychology, 81(3), 545–557.
  • Chiland, C. (1997). Changer de sexe : Illusion et réalité. Odile Jacob.
  • Grant, J. M., et al. (2011). Injustice at Every Turn: A Report of the National Transgender Discrimination Survey. National Center for Transgender Equality.
  • Meyer, I. H. (2015). Minority stress and mental health in gay men. Journal of Health and Social Behavior, 36(1), 38–56.
  • Stoller, R. J. (1968). Sex and Gender: The Development of Masculinity and Femininity. Science House.
  • World Health Organization (WHO). (2019). International Classification of Diseases, 11th Revision (ICD-11).

Le narcissisme : comprendre l’amour de soi

Qu’en dit la psychanalyse ?

Le mot narcissisme envahit aujourd’hui les discussions. On parle de pervers narcissiques, de génération narcissique ou encore d’un monde centré sur soi. Cependant, derrière ces clichés, que dit vraiment la psychanalyse du narcissisme ? Est-ce un excès d’ego… ou une base essentielle de notre équilibre intérieur ?

Qu’est-ce que le narcissisme ?

Le terme vient du mythe de Narcisse, ce jeune homme tombé amoureux de son reflet. En psychologie, le narcissisme désigne l’amour de soi, indispensable pour exister, se sentir digne d’amour et entrer en relation avec autrui.

Un narcissisme sain permet de s’aimer sans arrogance, d’avoir confiance en soi sans mépriser les autres. Or, quand cet amour de soi devient fragile ou excessif, il peut se transformer en blessure narcissique ou en besoin maladif d’admiration.

représentation de Narcisse en noir et blanc

Freud : le narcissisme comme fondement du psychisme

Le fondateur de la psychanalyse, Sigmund Freud, introduit le concept en 1914 dans Pour introduire le narcissisme. Il distingue deux formes principales :

  • Le narcissisme primaire : celui du bébé, centré sur lui-même, comblé par la satisfaction de ses besoins.
  • Le narcissisme secondaire : celui de l’adulte, qui a appris à aimer les autres, mais qui peut, face à la blessure ou à la déception, retirer son amour du monde pour le ramener vers lui-même.

Pour Freud, le narcissisme n’est pas une pathologie : c’est le socle du sentiment d’existence.

Le miroir et l’image de soi

Pour Jacques Lacan, le narcissisme naît au stade du miroir (vers 6 à 18 mois). L’enfant découvre son image et s’exclame intérieurement : « C’est moi ! ». Ce moment fondateur lui donne une impression d’unité. Néanmoins, cette image est en réalité idéalisée.

Le « moi » se construit ainsi à partir d’un reflet imaginaire, dépendant du regard de l’autre. Le narcissisme, chez Lacan, n’est donc pas seulement un amour de soi mais un amour de son image, fragile car soumis à la reconnaissance d’autrui.

L’importance du regard qui valorise

Le psychanalyste britannique Donald Winnicott met en avant le rôle du regard maternel dans la construction du narcissisme. Quand la mère (ou la figure d’attachement) regarde son bébé avec amour, elle lui renvoie l’image d’un être digne d’intérêt. Ce reflet nourrit la confiance en soi.

Cependant, si ce regard est absent ou froid, l’enfant peut développer une faille narcissique : il cherchera toute sa vie à être vu, reconnu, admiré. Comme le dit Winnicott, l’enfant a besoin d’avoir été “suffisamment vu” pour pouvoir se sentir réel.

Le narcissisme, besoin vital de reconnaissance

Le psychanalyste américain Heinz Kohut, fondateur de la psychologie du self, voit dans le narcissisme une quête légitime d’amour et de cohérence. Chacun a besoin d’être admiré, compris, valorisé. Non pour dominer mais pour exister.

Quand ces besoins sont frustrés, la personne peut développer une personnalité narcissique pathologique : recherche d’admiration constante, hypersensibilité à la critique, relations centrées sur la valorisation de soi.

Chez Kohut, le narcissisme est un besoin humain fondamental, qui devient destructeur seulement lorsqu’il n’a pas trouvé d’écho bienveillant dans l’enfance.

Narcissisme pathologique : quand l’amour de soi devient défense

Le narcissisme pathologique n’est pas un excès d’amour de soi mais souvent une défense contre un vide intérieur. Sous l’apparente confiance, il y a une peur de la dévalorisation, un sentiment d’insécurité. Voici les signes les plus fréquents :

  • Un besoin constant d’admiration
  • Une intolérance à la critique
  • Une faible empathie
  • Une tendance à contrôler ou séduire l’autre pour se rassurer

Ce type de fonctionnement peut mener à des relations toxiques, comme le décrit Marie-France Hirigoyen (1998) dans Le harcèlement moral, où le sujet rabaisse autrui pour se sentir supérieur.

Vers un narcissisme sain : s’aimer sans se perdre

Un narcissisme équilibré, c’est la capacité :

  • à s’aimer malgré ses failles,
  • à recevoir la critique sans se dévaloriser,
  • à aimer les autres sans se dissoudre en eux.

La psychanalyse nous enseigne que le narcissisme est à la fois le miroir et le moteur du psychisme. Sans lui, pas d’amour de soi. Avec excès, il devient prison. Travailler cette composante narcissique en psychothérapie peut s’avérer très salutogène.

S’aimer pour mieux aimer

Le narcissisme n’est pas un défaut : c’est la racine de notre identité. Apprendre à s’aimer, c’est apprendre à vivre, à donner et à recevoir sans craindre de disparaître. Entre Freud, Lacan, Winnicott et Kohut, la psychanalyse nous rappelle que le véritable amour de soi n’est pas vanité mais humanité.

Références

  • Freud, S. (1914). Pour introduire le narcissisme.
  • Lacan, J. (1949). Le stade du miroir comme formateur de la fonction du Je.
  • Winnicott, D. W. (1965). Le rôle de miroir de la mère et de la famille dans le développement de l’enfant.
  • Kohut, H. (1971). The Analysis of the Self.
  • Hirigoyen, M.-F. (1998). Le harcèlement moral.

Thérapie : estime de soi et confiance en soi

Introduction

L’estime de soi et la confiance en soi sont deux concepts fondamentaux en psychologie. En effet, ce sont des essentiels au bien-être, à la résilience, et à la santé mentale. Bien que souvent confondus, ils désignent des réalités différentes mais complémentaires. Ainsi, comprendre leurs nuances, leurs interactions et comment on peut les renforcer en thérapie est fondamental.

Définitions & cadres théoriques

D’abord, l’estime de soi correspond au sentiment global de sa valeur en tant qu’être humain. En effet, c’est savoir qu’on mérite le respect, ressentir qu’on a une valeur intrinsèque, indépendamment de ses actes. Ainsi, elle se construit dès l’enfance, par le regard des figures d’attachement, les expériences sociales, les réussites comme les échecs, l’environnement familial/école.

Ensuite, la confiance en soi est le sentiment ou la croyance selon laquelle on possède les capacités / les ressources pour affronter une situation (relever des défis, agir efficacement). Ainsi, elle est liée au sentiment d’efficacité personnelle de Bandura, aux expériences passées de succès ou d’échec, aux compétences perçues, à l’environnement de soutien ou non.

Estime de soi & Confiance en soi : Différences et Similitudes

L’estime de soi regarde vers l’intérieur (valeur personnelle, dignité, amour-propre) tandis que la confiance en soi regarde souvent vers l’extérieur / l’action : « suis-je capable de faire ceci ou cela ? ».

L’estime de soi est plus stable, ancrée dans l’identité, les valeurs, le regard sur soi alors que la confiance en soi peut varier selon le domaine (travail, relations, activités sociales…) ou selon les situations.

Une estime de soi solide favorise une confiance en soi qui se pose sur des bases durables sachant que réussir des actions concrètes (développer la confiance en soi) peut aussi renforcer l’estime de soi.

L'estime de soi et la confiance en soi sont comme une petite graine que l'on arrose au quotidien

Pourquoi c’est important

En premier lieu, une estime de soi élevée est associée à une meilleure adaptation psychologique. De plus, on retrouve moins de symptômes anxieux ou dépressifs et donc plus de capacité de résilience.

En second lieu, la confiance en soi permet de s’engager dans des défis, de prendre des décisions, de s’affirmer socialement, professionnellement. Sans confiance, on reste bloqué dans l’inaction ou la peur d’échouer.

En conséquence, ensemble, ils permettent une meilleure qualité de vie (sentiment de compétence, capacité à se remettre des critiques ou échecs, à vivre selon ses valeurs).

Comment l’estime de soi et la confiance en soi se renforcent


Les expériences positives jouent un rôle clé dans le développement de la confiance en soi. Réussir dans des tâches réalistes renforce le sentiment d’efficacité personnelle. Ces réussites, même modestes, contribuent progressivement à construire une estime de soi plus solide et stable.

L’auto-compassion et la bienveillance envers soi-même sont tout aussi essentielles. Se traiter avec douceur quand les choses vont mal et accueillir ses erreurs sans jugement aide à préserver une image positive de soi. Cette attitude soutient l’estime de soi et favorise la persévérance face aux doutes. Elle renforce également la confiance dans sa capacité à avancer malgré les difficultés.

La reconstruction des croyances négatives est une étape clé du travail thérapeutique. Identifier les pensées limitantes, comme « je ne suis pas digne » ou « je vais forcément échouer », puis les remettre en question et les reformuler de manière réaliste, améliore la confiance en soi. Ce processus transforme aussi le regard global porté sur soi et nourrit une estime plus authentique, moins dépendante du jugement des autres.

L’affirmation de soi et le développement des compétences sociales sont essentiels. Exprimer ses besoins, poser des limites et interagir authentiquement avec les autres renforce la confiance dans sa capacité à agir et à se faire entendre. Ces compétences nourrissent en retour le sentiment intérieur de dignité, socle fondamental de l’estime de soi.

Enfin, un cadre relationnel sécurisant est indispensable. Le soutien, la reconnaissance et le respect de l’entourage (famille, pairs ou thérapeute) valident l’expérience et renforcent le sentiment de valeur. Ce climat de confiance et d’acceptation favorise la croissance personnelle et alimente durablement l’estime de soi.

Thérapie : comment on travaille l’estime de soi et la confiance en soi

En thérapie, le travail sur l’estime de soi et la confiance en soi vise à restaurer une relation plus bienveillante et réaliste à soi-même. Le thérapeute offre un cadre sécurisant où la personne peut explorer ses croyances, ses blessures et ses ressources, tout en expérimentant une autre manière d’être en lien avec elle-même et avec les autres.

Les thérapies cognitivo-comportementales (TCC) aident à repérer et à transformer les pensées automatiques négatives qui entretiennent le manque de confiance. Par la restructuration cognitive et la mise en action progressive, le patient apprend à réévaluer ses capacités et à développer un sentiment d’efficacité personnelle.

Dans une approche plus psychodynamique, le travail s’oriente vers la compréhension des blessures narcissiques et des expériences précoces ayant fragilisé l’image de soi. La reconnaissance empathique du thérapeute joue alors un rôle réparateur, soutenant la reconstruction d’une estime plus stable et authentique.

Les approches humanistes et d’attachement insistent sur la qualité du lien thérapeutique comme levier de changement. L’écoute bienveillante, la congruence et l’acceptation inconditionnelle favorisent l’émergence d’un sentiment de sécurité intérieure et d’une image de soi plus positive.

Enfin, des pratiques comme la pleine conscience, la Gestalt-thérapie ou l’affirmation de soi permettent de renforcer la présence à soi, la reconnaissance de ses émotions et la capacité à s’affirmer dans le respect de ses limites.

Quelle que soit l’approche, le travail thérapeutique vise à aider la personne à se percevoir comme à la fois capable (confiance en soi) et digne d’amour et de respect (estime de soi), en trouvant un équilibre entre action et acceptation de soi.

Conclusion

L’estime de soi et la confiance en soi sont deux piliers essentiels de la santé psychique. Leur renforcement permet non seulement de mieux faire face aux difficultés mais d’entrer dans une dynamique de vie plus authentique, alignée avec ses valeurs. En thérapie, leur travail passe par l’évaluation, la reconstruction cognitive, l’expérimentation, la bienveillance et la prise de conscience. Ce chemin peut être exigeant mais il conduit à une plus grande liberté intérieure et à une vie plus pleine.

Références théoriques clés

  • Albert Bandura : Sentiment d’efficacité personnelle → rôle majeur dans la confiance en soi. Université catholique de Louvain
  • Théorie cognitive de Beck (triade cognitive) : pensées sur soi-même / le monde / l’avenir qui, quand elles sont négatives, affaiblissent estime de soi et confiance. Wikipédia
  • Théories de l’attachement (Ainsworth etc.) : la qualité des premières relations, la sécurité affective, influencent la construction de l’image de soi. la-psychologie.com+1
  • Affirmation de soi (assertivité) comme compétence psychosociale.

Addiction au sexe et Chemsex

Pour introduire l’addiction au sexe, aussi appelée trouble du comportement sexuel compulsif, nous affirmons qu’elle se caractérise principalement par une perte de contrôle sur les comportements sexuels. Ainsi, malgré la souffrance qu’elle génère, la personne continue à rechercher des situations sexuelles. Et cela, bien souvent au détriment de sa vie personnelle ou professionnelle. En outre, qu’est ce que le chemsex dans tout cela ?

Qu’est-ce que l’addiction au sexe ?

Tout d’abord, L’OMS a reconnu ce trouble dans la CIM-11 (2018), précisant qu’il s’agit d’une conduite persistante, centrée sur le sexe, échappant à la régulation volontaire.

Ainsi, sur le plan neurobiologique, les mêmes circuits de la récompense dopaminergique que dans les addictions aux substances sont impliqués (Volkow & Koob, 2015). Psychologiquement, le comportement sexuel compulsif peut servir à fuir une angoisse, une solitude ou une souffrance identitaire.

Le chemsex : quand les drogues s’invitent dans la sexualité

Le chemsex (contraction de chemical et sex) désigne l’usage de substances psychoactives (telles que la méthamphétamine, le GHB/GBL, ou les cathinones comme la 3-MMC) dans un contexte sexuel afin d’amplifier le plaisir, la désinhibition ou l’endurance.

En effet, des pratiques, bien que minoritaires, sont en forte augmentation dans certaines communautés HSH (hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes). L’Observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFDT) estime qu’environ 13 à 14 % des HSH ont pratiqué le chemsex dans les 12 derniers mois (OFDT, 2024).

De plus, certaines pratiques, comme le slam (injection intraveineuse de produits), augmentent encore les risques sanitaires (IST, overdose, dépendance physique).

Pourquoi le chemsex touche-t-il davantage les populations gay et bisexuelles ?

A ce jour, les études (Bourne et al., 2015 ; Weatherburn et al., 2019) soulignent que le chemsex s’inscrit dans des dynamiques psychosociales spécifiques :

1/ Stress minoritaire : les personnes LGBT+ subissent souvent des discriminations, un rejet familial ou une homophobie intériorisée. Le chemsex peut alors devenir une recherche d’appartenance et de soulagement émotionnel.

2/ Normalisation dans certains milieux : dans certains contextes festifs ou via les applications de rencontres, la pratique du chemsex peut être perçue comme un mode de socialisation.

3/ Quête identitaire et corporelle : certaines personnes utilisent le chemsex pour explorer leur sexualité ou pallier une image de soi fragilisée.

Ainsi, ce phénomène ne reflète pas un « problème communautaire » mais bien une interaction complexe entre société, identité et vulnérabilité psychique.

Addiction au sexe et chemsex : un cercle de renforcement

L’association entre sexualité compulsive et usage de drogues repose sur un renforcement mutuel :

  • Les substances amplifient les sensations, réduisent les inhibitions et peuvent donner l’illusion d’une performance sexuelle accrue.
  • En retour, la sexualité intense devient un stimulus puissant pour la recherche de drogue, formant une boucle addictive.
  • Ce mécanisme s’appuie sur la voie dopaminergique de la récompense (Koob & Volkow, 2016), rendant la désintoxication d’autant plus difficile.

Psychiquement, ces pratiques peuvent être associées à des traumatismes anciens, à la honte ou à des difficultés de régulation émotionnelle. La sexualité sous drogue devient alors une tentative de contrôle paradoxal d’un vécu intérieur douloureux.

Conséquences physiques, psychiques et sociales

Sur le plan physique : les IST (VIH, hépatite C, syphilis), déshydratation, troubles cardiaques, overdose, altération cognitives.

Au niveau psychique : l’anxiété, la dépression, l’isolement, les troubles du sommeil ainsi que la perte de repère identitaire.

Enfin, sur le plan social : rupture des liens affectifs, perte de travail, honte et isolement communautaire.

Le sentiment de vide post-session, souvent rapporté par les personnes concernées, illustre bien cette ambivalence entre excitation et effondrement.

Santé mentale : prise en charge et accompagnement psychologique

Un accompagnement efficace du chemsex nécessite une approche intégrée :

1/ Travail sur les motivations : explorer le sens de ces pratiques, les besoins sous-jacents (reconnaissance, valorisation, lien).

2/ Soutien addictologique : repérage des usages à risque, orientation vers des dispositifs spécialisés (CSAPA, associations type AIDES, Chemsex Support)

3/ Thérapie individuelle ou de groupe : aborder la honte, les trauamas sexuels ou non, la gestion de l’impulsivité et la relation au corps.

4/ Réduction des risques : information, dépistages réguliers, usage de matériel stérile, soutien entre pairs.

    Le psychologue joue ici un rôle clé pour réintroduire la dimension symbolique du désir, là où le corps et la drogue avaient pris toute la place.

    En bref

    Le chemsex et l’addiction au sexe interrogent notre rapport contemporain au plaisir, au corps et à l’intimité. Derrière la recherche d’intensité se cache souvent un besoin de reconnaissance, de lien ou d’échappatoire. Comprendre ces pratiques sans jugement, en leur restituant leur dimension psychique, est essentiel pour accompagner celles et ceux qui en souffrent.

    Références théoriques et cliniques

    • Bourne, A., Reid, D., Hickson, F., Torres-Rueda, S., Steinberg, P., & Weatherburn, P. (2015). “Chemsex” and harm reduction need among gay men in South London. International Journal of Drug Policy, 26(12), 1171–1176.
    • Koob, G. F., & Volkow, N. D. (2016). Neurobiology of addiction: a neurocircuitry analysis. The Lancet Psychiatry, 3(8), 760–773.
    • Ryan, R. M., & Deci, E. L. (2000). Self-determination theory and the facilitation of intrinsic motivation, social development, and well-being. American Psychologist, 55(1), 68–78.
    • OFDT (2024). Chemsex : retour sur 15 ans d’usages de drogues en contexte sexuel en France.
    • Volkow, N. D., & Koob, G. F. (2015). Brain disease model of addiction: why is it so controversial? The Lancet Psychiatry, 2(8), 677–679.

    Syndrome de Peter Pan, pensée magique et dépendance aux jeux

    Introduction : l’éternelle jeunesse à l’ère du virtuel

    Dans nos sociétés modernes, de plus en plus de jeunes adultes semblent avoir du mal à “devenir grands”. Entre la pensée magique, la dépendance aux jeux vidéo et la fascination pour les contes de fées, un même fil se tisse : celui du refus de la perte, du désir de rester dans un monde où tout est encore possible. Ce phénomène, que le psychologue Dan Kiley a décrit sous le nom de syndrome de Peter Pan, touche aujourd’hui une génération confrontée à l’incertitude, à la pression de la réussite et à une réalité souvent anxiogène.

    Qu’est-ce que la pensée magique ?

    La pensée magique désigne cette manière de croire que nos désirs ou nos pensées peuvent influencer le monde. Chez l’enfant, c’est une étape normale : il croit que s’il ferme les yeux très fort, ses vœux se réaliseront. Cette forme de pensée nourrit son imaginaire et l’aide à structurer sa vision du monde. Mais chez l’adulte, la pensée magique peut devenir un refuge face à l’impuissance. Elle permet d’échapper, un temps, à une réalité jugée trop dure ou trop frustrante. Dans la psychologie des jeunes adultes, elle se traduit souvent par le besoin de croire à la chance, au “destin”, ou à des solutions miraculeuses. C’est une façon de garder vivante la part d’enfant qui veut encore rêver.

    La dépendance au jeu : quand la magie tourne à l’obsession

    Les jeux vidéo et les univers en ligne offrent un espace où tout semble possible : on peut y être fort, reconnu, immortel. Mais cette immersion totale peut se transformer en dépendance psychologique. Le joueur ne joue plus pour le plaisir, mais pour fuir le réel. Ce phénomène traduit souvent une quête de contrôle et de toute-puissance, comme si le monde virtuel réparait une estime de soi fragilisée. Dans les jeux, tout est prévisible, maîtrisable. Dans la vie, non. C’est là que s’installe le piège : plus le jeu rassure, plus le réel angoisse. Derrière la dépendance, on retrouve souvent les mêmes blessures : sentiment d’échec, peur du jugement, ou difficulté à s’inscrire dans la réalité adulte.

    Contes de fées : rester dans le “il était une fois”

    Les contes de fées, autrefois, servaient à préparer les enfants à grandir. Comme l’a montré Bruno Bettelheim (Psychanalyse des contes de fées, 1976), chaque conte parle symboliquement des grands défis de la vie : se séparer, aimer, affronter la mort, trouver sa place. Aujourd’hui, beaucoup d’adultes continuent de chercher refuge dans ces univers féeriques modernes : séries fantastiques, jeux de rôle, communautés virtuelles…Ces espaces offrent un sentiment d’appartenance et la possibilité de rejouer sans fin le moment d’avant la transformation, celui où rien n’est encore perdu. C’est la version contemporaine du “Neverland”, le pays imaginaire de Peter Pan.

    Le syndrome de Peter Pan : peur de grandir, peur de perdre

    Le syndrome de Peter Pan n’est pas une maladie, mais une métaphore psychologique. Il désigne ces jeunes adultes qui ont du mal à s’engager, à se responsabiliser, à vieillir tout en rêvant d’une vie sans contraintes. Ils redoutent la routine, la hiérarchie, les dettes, les enfants, bref : tout ce qui symbolise la fin de l’enfance. Mais derrière ce refus de grandir, il y a souvent une peur de la perte : perdre la liberté, l’insouciance, ou même l’amour idéalisé. Peter Pan n’est pas seulement un enfant joyeux : c’est aussi un être seul, incapable de quitter son île, prisonnier de son propre rêve.

    Comment concilier réalité et imaginaire ?

    Le problème n’est pas d’aimer les jeux, les contes ou les rêves. Ces dimensions font partie de notre équilibre psychique. Ce qui devient problématique, c’est lorsque ces espaces deviennent le seul lieu supportable. Apprendre à grandir sans renoncer à rêver, c’est accepter la complexité : celle de la perte, du doute, de l’effort. C’est aussi savoir réenchanter le réel, au lieu de s’en évader. Car la véritable magie n’est pas celle qui nie la réalité, c’est celle qui la transforme.

    Réenchanter sans fuir

    La pensée magique et les univers imaginaires sont des mécanismes de survie psychique. Mais pour ne pas s’y perdre, il faut apprendre à faire dialoguer l’enfant et l’adulte en soi. L’un apporte le rêve, l’autre la structure. Ensemble, ils permettent de vivre pleinement, sans s’enfermer dans le “comme si”.

    Journée mondiale de la Santé Mentale 2025

    De quoi parle t-on ?

    Hier, à l’occasion de la Journée mondiale de la santé mentale, le regard collectif s’est tourné vers cette dimension essentielle souvent négligée : notre santé mentale. Mais que recouvre exactement ce concept ? Pourquoi la France l’a-t-elle érigée “Grande cause nationale 2025” ? Et qu’est ce que cela change-t-il, dans la représentation de chacun ?

    Santé mentale : ce que dit l’OMS

    L’Organisation mondiale de la santé (OMS) la définit comme un état de bien-être dans lequel l’individu réalise ses propres capacités, peut faire face aux tensions normales de la vie, mener un travail productif et contribuer à sa communauté. Cette définition met clairement en avant que la santé mentale ne se limite pas à l’absence de trouble, mais inclut la résilience, le fonctionnement et la contribution sociale.

    Pourtant, elle n’est pas exempte de critiques :

    • Trop normative ou idéale ? Certains auteurs soulignent que l’idée d’un “état de bien-être” comme norme peut stigmatiser ceux qui traversent des périodes de crise (deuil, chômage, maladie).
    • Contextualité et inégalités oubliées : la définition de l’OMS ne rend pas toujours compte des conditions sociales, économiques, culturelles et structurelles qui affectent cet état (précarité, discrimination, environnement, accès aux soins).
    • Continuum et fluctuations : la santé mentale varie selon les moments de vie ; on peut présenter des fragilités psychiques sans qu’elles constituent un “trouble mental” au sens psychiatrique.

    Ainsi, même si la définition de l’OMS constitue une base utile et largement admise, elle doit être pensée avec nuance et intégrée dans une perspective bio-psycho-sociale plus large.

    Grande cause nationale en France en 2025

    La désignation de Grande cause nationale 2025 traduit une prise de conscience politique et sociale majeure.

    Quelques données marquantes en France :

    • Chaque année, 13 millions de personnes présentent un trouble psychique.
    • 53 % des Français déclarent avoir vécu un épisode de souffrance psychique sur les 12 derniers mois.
    • Environ 1 personne sur 4 connaîtra un trouble mental à un moment de la vie.
    • 23 % des Français estiment ne pas prendre soin de leur santé mentale (ce chiffre est plus élevé chez les jeunes (18-24 ans) et les femmes).
    • En 2025, les urgences pour idées suicidaires ou gestes suicidaires sont en hausse, notamment chez les adolescents.

    Les objectifs de cette grande cause nationale incluent l’amélioration de l’accès aux soins, le développement des métiers de la santé mentale et la réduction des inégalités territoriales dans l’offre de soin.

    Cette démarche veut reconnaître que la santé mentale est un pilier de la santé publique, indispensable au bien-être, à la cohésion sociale et à la performance économique d’un pays.

    Santé mentale et représentation

    Quand une société fait de la santé mentale une cause nationale, cela induit quelques changements symboliques et pratiques :

    • Diminution de la stigmatisation. En parlant publiquement de la souffrance psychique, on permet à chacun de sortir du silence, de reconnaître qu’il est légitime de demander de l’aide.
    • Responsabilisation individuelle. Prendre soin de sa santé psychique devient un acte de vie quotidienne. Tout comme prendre soin de son alimentation ou de sa condition physique.
    • Légitimation du besoin de soin. Reconnaître que tout le monde peut éprouver des difficultés psychiques, sans “faiblesse” morale, renforce la norme que le soin psychologique est un soin à part entière.
    • Demande de meilleurs services. En tant que citoyens, cette cause nationale offre un levier. Il faut réclamer des ressources, des structures de proximité, des politiques publiques solides en santé mentale.
    • Transformation de la culture collective. À terme, une représentation sociale plus positive de la santé mentale est nécessaire. Elle peut modifier les attentes dans le travail, l’école, les médias et les relations interpersonnelles.

    En bref,

    Hier, au cœur de la Journée mondiale de la santé mentale, le message était clair. La santé mentale est centrale dans la vie de chacun, pas seulement le domaine des psychologues ou des psychiatres. La France, en faisant de cette thématique une grande cause nationale en 2025, en reconnaît l’urgence et l’enjeu sociétal. Cependant, ce changement est aussi individuel. Accepter de prendre soin de son psychisme, demander du soutien, participer à la déstigmatisation, voilà ce que cela signifie, concrètement, pour tous.

    Le psychologue, le psychiatre et le psychothérapeute

    Le psychologue, le psychiatre et le psychothérapeute : différences et points communs

    Pour introduire, il faut dire que pour beaucoup de personnes ne savent pas qui consulter. En effet, est-ce un psychologue, un psychiatre ou un psychothérapeute dont j’ai besoin ? Ainsi, ces termes sont souvent confondus, alors qu’ils désignent des métiers complémentaires mais distincts. Cet article vous aide à y voir plus clair et à choisir le professionnel le plus adapté à vos besoins.

    Le psychiatre : un médecin spécialiste de la santé mentale

    Le psychiatre est avant tout un médecin. Après des études de médecine, il se spécialise en psychiatrie et peut donc prescrire des médicaments (antidépresseurs, anxiolytiques, neuroleptiques…).
    Il est habilité à poser un diagnostic médical. Il suit des patients aux troubles mentaux sévères (dépression chronique, bipolarité, schizophrénie, etc.).Enfin, il assure un suivi médicamenteux si nécessaire.

    À Nice, comme ailleurs, les psychiatres exercent souvent en cabinet, à l’hôpital ou en centre médico-psychologique (CMP). Leurs consultations sont remboursées par la Sécurité sociale.

    Le psychologue : un professionnel de l’écoute et de la compréhension du psychisme

    Le psychologue a suivi un Master universitaire en psychologie (Bac +5) et obtenu le titre protégé de psychologue.
    Il ne prescrit pas de médicaments mais propose un travail thérapeutique par la parole, fondé sur la compréhension du fonctionnement psychique, émotionnel et relationnel de la personne.

    Ainsi, certains psychologues, comme au Centre de Psychothérapie TCC & EMDR de Nice, sont également formés à des approches spécifiques telles que les TCC (thérapies cognitives et comportementales), la thérapie des schémas ou l’EMDR pour le traitement des traumatismes.
    Les consultations ne sont pas remboursées par la Sécurité sociale. Cependant, de nombreuses mutuelles en prennent une partie en charge.

    Le psychothérapeute : un titre réglementé depuis 2010

    Le titre de psychothérapeute est également protégé par la loi. Il est réservé aux psychologues, psychiatres et médecins ayant suivi une formation complémentaire en psychothérapie.
    Le psychothérapeute accompagne les personnes dans un travail de transformation intérieure, en s’appuyant sur des méthodes reconnues et validées scientifiquement.

    ATTENTION : Il ne faut pas confondre le psychothérapeute avec le “coach” ou le “psychanalyste”, dont les formations ne sont pas réglementées par l’État.

    Similitudes et complémentarités entre ces trois professions

    Psychologues, psychiatres et psychothérapeutes partagent un même objectif : soulager la souffrance psychique et favoriser un meilleur équilibre intérieur. Leur complémentarité permet d’offrir une prise en charge globale :

    • Le psychiatre traite les aspects médicaux et biologiques.
    • Le psychologue explore les dimensions émotionnelles, cognitives et relationnelles.
    • Le psychothérapeute accompagne le changement en profondeur.

    Selon vos besoins, ces approches peuvent se combiner efficacement dans un parcours de soin cohérent et personnalisé.

    En résumé

    Le choix entre un psychologue, un psychiatre ou un psychothérapeute dépend de votre situation, de vos attentes et de votre ressenti.
    Si vous souhaitez engager un travail sur vous-même dans un cadre bienveillant, vous pouvez contacter un psychologue à Nice formé aux TCC, à l’EMDR ou à la thérapie des schémas, afin d’entamer un accompagnement adapté à vos besoins.

    Psycatrices en psychothérapie

    Dans ma pratique au Centre de Psychothérapie TCC & EMDR de Nice, j’accompagne les psycatrices en psychothérapie. En effet, enfants, adolescents et adultes portent en eux des blessures invisibles. Ces traces intérieures, souvent issues de l’enfance ou d’expériences douloureuses, laissent une empreinte durable sur le psychisme.
    Ainsi, elles influencent la manière dont chacun perçoit le monde, entre en relation ou fait face à la souffrance.

    J’aime les nommer des « psycatrices », une contraction entre psychisme et cicatrices. En effet, cette expression illustre avec justesse la façon dont les blessures émotionnelles marquent la vie intérieure. Elles représentent les traces laissées par le rejet, l’humiliation, l’abandon, la carence affective ou encore le traumatisme.

    Cependant, comme les cicatrices physiques, les psycatrices ne disparaissent pas totalement. Elles peuvent toutefois cesser de faire mal, de saigner ou d’empêcher d’avancer, à condition d’être reconnues, comprises et accompagnées en psychothérapie.

    C’est pourquoi j’accorde une place essentielle à ce travail d’apaisement intérieur. Grâce à une approche intégrative combinant les TCC, la thérapie des schémas et parfois l’EMDR, il devient possible en thérapie de transformer ces psycatrices en sources de compréhension, de résilience et de liberté intérieure.

    santé mentale et dépression

    La thérapie des schémas développée par Jeffrey Young éclaire ce concept.
    Selon lui, les schémas précoces inadaptés sont des modes de fonctionnement émotionnels et cognitifs. Ils se sont construits dans l’enfance. Par ailleurs, leurs origines provient de besoins affectifs fondamentaux non satisfaits.

    Quelques exemples :

    • Le schéma d’abandon (peur constante d’être laissé seul).
    • Le schéma de carence affective (sentiment que personne ne pourra vraiment apporter chaleur, attention et compréhension).
    • Le schéma de honte/défectuosité (se percevoir comme « mauvais », « indigne d’amour »).

    Ainsi, ils influencent notre manière d’aimer, de travailler, de nous protéger, parfois au prix de souffrances répétées.

    Une approche intégrative pour votre psychothérapie

    Dans mon travail de psychologue et psychothérapeute à Nice, j’utilise une approche intégrative qui combine :

    • Les TCC (thérapies cognitives et comportementales) : pour identifier et modifier les pensées automatiques et comportements liés aux schémas.
    • La thérapie des schémas : pour comprendre les racines profondes des blessures psychiques et offrir des expériences émotionnelles correctrices.

    Cette synergie permet de réparer le lien avec soi-même. De plus, elles redonnent de la liberté face aux répétitions douloureuses et permettent, en outre, de construire des relations plus saines.

    Peut-on guérir des psycatrices en psychothérapie ?

    L’objectif n’est pas de faire disparaître totalement ces marques intérieures mais de les transformer :

    • en expériences intégrées,
    • en sources de compréhension de soi,
    • en points d’appui pour développer résilience et estime de soi.

    En conséquences, les psycatrices cessent d’être des freins. Elles se métamorphosent donc en traces de vie apaisées. Ainsi, elle deviennent porteuses de sens et de solidité.

    Consulter au Centre TCC et EMDR de Nice

    Au Centre de Psychothérapie TCC et EMDR de Nice, j’accompagne les enfants, adolescents et adultes dans le travail autour de leurs psycatrices.
    Chaque parcours est unique. Parfois centré sur la gestion des émotions ou encore sur la libération de schémas répétitifs.

    Si vous souhaitez entamer ce chemin psychothérapeutique, vous pouvez me contacter pour une première consultation. Nous poserons ensemble les bases d’un accompagnement personnalisé.

    FAQ – Psychothérapie

    ❓ Qu’est-ce qu’une « psycatrice » ?

    Une psycatrice est une cicatrice psychique laissée par une blessure émotionnelle ou un traumatisme vécu dans l’enfance ou plus tard. Comme une cicatrice physique, elle ne disparaît pas totalement mais peut être apaisée grâce à un accompagnement thérapeutique.

    ❓ Quelle est la différence entre cicatrice émotionnelle et schéma précoce ?

    Les cicatrices émotionnelles (ou psycatrices) sont les traces de souffrances passées.
    Les schémas précoces inadaptés, décrits par Jeffrey Young, sont des modes de fonctionnement construits à partir de ces blessures et qui continuent d’influencer nos pensées, émotions et relations.

    ❓ Comment soigner ou apaiser ses psycatrices ?

    Les psycatrices peuvent être travaillées en psychothérapie grâce à différentes approches :

    • la thérapie des schémas pour comprendre et transformer les modes de pensée répétitifs,
    • les TCC pour modifier les comportements et pensées automatiques,
    • l’EMDR pour retraiter les souvenirs traumatiques.

    ❓ Pourquoi consulter un psychologue à Nice pour ses blessures psychiques ?

    Consulter un psychologue à Nice permet d’être accompagné dans un cadre bienveillant, avec des outils thérapeutiques validés scientifiquement. Au Centre TCC et EMDR de Nice, je reçois enfants, adolescents et adultes pour travailler sur leurs psycatrices et retrouver plus de liberté intérieure.

    ❓ L’EMDR peut-elle aider à guérir des traumatismes ?

    Oui. L’EMDR est une approche validée par l’OMS et la Haute Autorité de Santé pour le traitement des traumatismes. Elle permet de désensibiliser les souvenirs douloureux et d’apaiser durablement leur impact émotionnel.

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