En thérapie, certaines séances paraissent “vides”, d’autres se répètent, semblent sans effet. Ces moments de latence, souvent perçus comme des temps morts, font pourtant partie intégrante du processus thérapeutique. Ils permettent au patient d’intégrer en profondeur ce qui a été amorcé lors des séances précédentes.

Aller en thérapie en pensant que chaque séance doit apporter un changement visible est une illusion. Le travail psychique ne se mesure pas en résultats immédiats mais en évolutions progressives, souvent subtiles, parfois imperceptibles sur le moment.
Le mythe du progrès linéaire en thérapie
Dans l’imaginaire collectif, le progrès en thérapie est souvent représenté comme une ligne droite, ascendante, sans retour en arrière. On voudrait croire qu’à chaque séance, on avance, qu’on se sent mieux, qu’on progresse.
Cependant, la réalité psychique est tout autre : elle est faite de hauts et de bas, de stagnations, de retours en arrière apparents, et de moments où rien ne semble bouger.
La réalité du travail psychique thérapeutique
Le progrès en psychothérapie ressemble davantage à une courbe irrégulière, où chaque creux, chaque silence, chaque répétition, a une fonction.
Ces moments de stagnation apparente permettent au psychisme d’assimiler, de digérer, de transformer.
C’est souvent au cœur de cette impression de “ne pas avancer” que le travail s’approfondit et que des changements durables s’enracinent.
Pourquoi la stagnation en thérapie est nécessaire
Les périodes de stagnation en thérapie ne sont pas des échecs mais des phases d’intégration.
Elles offrent un espace pour laisser émerger des émotions refoulées, des résistances ou encore des prises de conscience en gestation.
Le rôle du thérapeute est alors d’accompagner le patient dans ces temps de latence, sans précipiter le changement mais en soutenant la continuité du lien et de la parole.
Accepter le rythme du processus thérapeutique
En psychothérapie, le temps est un allié.
Vouloir aller trop vite, c’est risquer de passer à côté de ce qui se joue en profondeur.
Chaque séance, même lorsqu’elle semble “vide”, contribue à la construction d’un espace interne plus stable et plus conscient.
Le progrès ne se lit pas seulement dans le soulagement immédiat, mais dans la capacité à se connaître, à se tolérer, et à se transformer dans la durée.