Introduction
L’estime de soi et la confiance en soi sont deux concepts fondamentaux en psychologie. En effet, ce sont des essentiels au bien-être, à la résilience, et à la santé mentale. Bien que souvent confondus, ils désignent des réalités différentes mais complémentaires. Ainsi, comprendre leurs nuances, leurs interactions et comment on peut les renforcer en thérapie est fondamental.
Définitions & cadres théoriques
D’abord, l’estime de soi correspond au sentiment global de sa valeur en tant qu’être humain. En effet, c’est savoir qu’on mérite le respect, ressentir qu’on a une valeur intrinsèque, indépendamment de ses actes. Ainsi, elle se construit dès l’enfance, par le regard des figures d’attachement, les expériences sociales, les réussites comme les échecs, l’environnement familial/école.
Ensuite, la confiance en soi est le sentiment ou la croyance selon laquelle on possède les capacités / les ressources pour affronter une situation (relever des défis, agir efficacement). Ainsi, elle est liée au sentiment d’efficacité personnelle de Bandura, aux expériences passées de succès ou d’échec, aux compétences perçues, à l’environnement de soutien ou non.
Estime de soi & Confiance en soi : Différences et Similitudes
L’estime de soi regarde vers l’intérieur (valeur personnelle, dignité, amour-propre) tandis que la confiance en soi regarde souvent vers l’extérieur / l’action : « suis-je capable de faire ceci ou cela ? ».
L’estime de soi est plus stable, ancrée dans l’identité, les valeurs, le regard sur soi alors que la confiance en soi peut varier selon le domaine (travail, relations, activités sociales…) ou selon les situations.
Une estime de soi solide favorise une confiance en soi qui se pose sur des bases durables sachant que réussir des actions concrètes (développer la confiance en soi) peut aussi renforcer l’estime de soi.

Pourquoi c’est important
En premier lieu, une estime de soi élevée est associée à une meilleure adaptation psychologique. De plus, on retrouve moins de symptômes anxieux ou dépressifs et donc plus de capacité de résilience.
En second lieu, la confiance en soi permet de s’engager dans des défis, de prendre des décisions, de s’affirmer socialement, professionnellement. Sans confiance, on reste bloqué dans l’inaction ou la peur d’échouer.
En conséquence, ensemble, ils permettent une meilleure qualité de vie (sentiment de compétence, capacité à se remettre des critiques ou échecs, à vivre selon ses valeurs).
Comment l’estime de soi et la confiance en soi se renforcent
Les expériences positives jouent un rôle clé dans le développement de la confiance en soi. Réussir dans des tâches réalistes renforce le sentiment d’efficacité personnelle. Ces réussites, même modestes, contribuent progressivement à construire une estime de soi plus solide et stable.
L’auto-compassion et la bienveillance envers soi-même sont tout aussi essentielles. Se traiter avec douceur quand les choses vont mal et accueillir ses erreurs sans jugement aide à préserver une image positive de soi. Cette attitude soutient l’estime de soi et favorise la persévérance face aux doutes. Elle renforce également la confiance dans sa capacité à avancer malgré les difficultés.
La reconstruction des croyances négatives est une étape clé du travail thérapeutique. Identifier les pensées limitantes, comme « je ne suis pas digne » ou « je vais forcément échouer », puis les remettre en question et les reformuler de manière réaliste, améliore la confiance en soi. Ce processus transforme aussi le regard global porté sur soi et nourrit une estime plus authentique, moins dépendante du jugement des autres.
L’affirmation de soi et le développement des compétences sociales sont essentiels. Exprimer ses besoins, poser des limites et interagir authentiquement avec les autres renforce la confiance dans sa capacité à agir et à se faire entendre. Ces compétences nourrissent en retour le sentiment intérieur de dignité, socle fondamental de l’estime de soi.
Enfin, un cadre relationnel sécurisant est indispensable. Le soutien, la reconnaissance et le respect de l’entourage (famille, pairs ou thérapeute) valident l’expérience et renforcent le sentiment de valeur. Ce climat de confiance et d’acceptation favorise la croissance personnelle et alimente durablement l’estime de soi.
Thérapie : comment on travaille l’estime de soi et la confiance en soi
En thérapie, le travail sur l’estime de soi et la confiance en soi vise à restaurer une relation plus bienveillante et réaliste à soi-même. Le thérapeute offre un cadre sécurisant où la personne peut explorer ses croyances, ses blessures et ses ressources, tout en expérimentant une autre manière d’être en lien avec elle-même et avec les autres.
Les thérapies cognitivo-comportementales (TCC) aident à repérer et à transformer les pensées automatiques négatives qui entretiennent le manque de confiance. Par la restructuration cognitive et la mise en action progressive, le patient apprend à réévaluer ses capacités et à développer un sentiment d’efficacité personnelle.
Dans une approche plus psychodynamique, le travail s’oriente vers la compréhension des blessures narcissiques et des expériences précoces ayant fragilisé l’image de soi. La reconnaissance empathique du thérapeute joue alors un rôle réparateur, soutenant la reconstruction d’une estime plus stable et authentique.
Les approches humanistes et d’attachement insistent sur la qualité du lien thérapeutique comme levier de changement. L’écoute bienveillante, la congruence et l’acceptation inconditionnelle favorisent l’émergence d’un sentiment de sécurité intérieure et d’une image de soi plus positive.
Enfin, des pratiques comme la pleine conscience, la Gestalt-thérapie ou l’affirmation de soi permettent de renforcer la présence à soi, la reconnaissance de ses émotions et la capacité à s’affirmer dans le respect de ses limites.
Quelle que soit l’approche, le travail thérapeutique vise à aider la personne à se percevoir comme à la fois capable (confiance en soi) et digne d’amour et de respect (estime de soi), en trouvant un équilibre entre action et acceptation de soi.
Conclusion
L’estime de soi et la confiance en soi sont deux piliers essentiels de la santé psychique. Leur renforcement permet non seulement de mieux faire face aux difficultés mais d’entrer dans une dynamique de vie plus authentique, alignée avec ses valeurs. En thérapie, leur travail passe par l’évaluation, la reconstruction cognitive, l’expérimentation, la bienveillance et la prise de conscience. Ce chemin peut être exigeant mais il conduit à une plus grande liberté intérieure et à une vie plus pleine.
Références théoriques clés
- Albert Bandura : Sentiment d’efficacité personnelle → rôle majeur dans la confiance en soi. Université catholique de Louvain
- Théorie cognitive de Beck (triade cognitive) : pensées sur soi-même / le monde / l’avenir qui, quand elles sont négatives, affaiblissent estime de soi et confiance. Wikipédia
- Théories de l’attachement (Ainsworth etc.) : la qualité des premières relations, la sécurité affective, influencent la construction de l’image de soi. la-psychologie.com+1
- Affirmation de soi (assertivité) comme compétence psychosociale.